Prêles du Japon : comment l’intégrer au jardin ?

23 Fév 2018 | Actualités

Un peu d’histoire

Les prêles du Japon ou Equisetum hyemale sont des plantes très appréciées par les paysagistes et les designers pour leur côté très graphique et aérien ainsi que pour sa robustesse. En effet, elles peuvent résister à des températures négatives jusqu’à -15°C ! Certes, il y a peu de chance de retrouver ces températures dans notre belle Gironde…

Des plantes préhistoriques

Elles sont proches des fougères et bien que très anciennes, elles ont l’air étrangement moderne. Elles sont à elles seules une famille : les équisétacées et sont l’une des rares variétés à ne pas avoir disparu au cours des centaines de millénaires qui nous séparent de leur origine.

En effet, elles sont nées il y a environ 320 millions d’années, à l’époque du carbonifère. Elles sont donc les aînées des dinosaures avec quasiment 80 millions d’années d’avance…

Ces plantes ne mesurent aujourd’hui pas plus d’1,50 mètre et leurs tiges ont un diamètre d’environ 1 cm. Elles pouvaient atteindre à cette époque pas moins de 30 mètres de hauteur. Elles composaient l’habitat de scorpions de 75 cm de long, de blattes et de libellules géantes !

Aujourd’hui, on rencontre environ 30 espèces de prêles dont la plupart se trouvent dans nos campagnes. Hormis la prêle du Japon, une des plus jolies est la prêle des champs avec ses rameaux qui lui donnent un aspect de petit sapin.

Leur mode de reproduction est donc lui aussi archaïque puisque les prêles sont cryptogames. C’est-à-dire qu’elles ne produisent pas de fleurs et donc pas de fruit non plus. Elles se reproduisent grâce à des spores libérées par des épis sporangifères qui apparaissent au sommet de certaines tiges. Ces épis de couleur jaunâtre mesurent seulement quelques centimètres et libèrent leurs spores un jour de pluie. Ils se féconderont alors et se disperseront avec l’aide de l’eau.

Un graphisme étonnant mais pas que

En tant que paysagiste nous mettons bien volontiers en valeur certaines de nos compositions avec des prêles. Il faut savoir que leurs utilisations premières étaient bien loin de leur sublime graphisme au jardin…

Celles qu’on a longtemps nommées écouvillons ou encore queues de renard étaient autrefois utilisées comme plantes médicinales du fait de leur richesse en silice. Elles étaient alors considérées comme fortifiantes, traitaient les rhumatismes ou encore la sensibilité dentaire.

C’est aussi la silice qui rend les prêles râpeuses et donc leur confère des propriétés abrasives. On les utilisait donc tout autant pour récurer les objets en étain, en bois ou en acier ainsi que les casseroles. Cette composante du verre est excrétée par les plantes en permanence. C’est ainsi qu’autrefois, lorsqu’on brulait des champs de prêles envahissantes on pouvait voir se former des gouttes de verre à leur place.

On vous dit tout !

Les grandes tiges à la verticalité quasi parfaite donnent un aspect très décoratif au sein d’un jardin. Les prêles sont des végétaux persistants, vous garantissant ainsi un beau et dense rideau vert nervuré de noir toute l’année !

On peut les utiliser idéalement en séparation par exemple sur un balcon ou un jardin offrant un vis-à-vis. Elle peut être également très décorative en limitant les espaces entre une terrasse de restaurant ou de café et les trottoirs.

De même, elle est très intéressante au bord d’une pièce d’eau et se développera vite puisque c’est une plante qui adore avoir les pieds dans l’eau !

Pour la cultiver, il faut prendre quelques précautions…

A l’instar des bambous, les prêles du Japon possèdent des rhizomes traçants très envahissants pouvant atteindre 1 mètre de long. Il faudra donc parer à cela en les plantant entourée d’une barrière anti-rhizome, à la manière des bambous. Il faut savoir que si les prêles du Japon ne sont pas maîtrisées dès leur plantation, elles prendront possession du jardin ! Sa richesse en silice lui confère une forte résistance aux herbicides !

Le fait de limiter sa zone de plantation aura aussi l’effet de densifier les tiges, donc d’avoir un joli massif plus rapidement.

Quant à la terre de plantation, elle ne devra pas être très riche, à tendance plutôt acide et avec présence de silice comme dans les terrains argileux par exemple. Vous pouvez la planter dans un massif à condition que la terre soit humide en quasi permanence. Elle aimera aussi beaucoup être plantée en bordure de bassin jusqu’à une immersion de 5 cm, pas plus.

En ce qui concerne sont entretien, il se limite à veiller à la bonne humidité de son milieu de plantation et à couper les tiges sèches ou jaunies afin de conserver un bel esthétisme ! Sachez qu’une fois coupée, même à 10 cm du sol, elles mettront environ un mois à retrouver leur taille…

Ne reste plus qu’à vous laisser séduire par son côté japonisant et zen et à en profiter rapidement au jardin !

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